La commune de Sari-Solenzara est située à l’extrémité méridionale de la plaine orientale, entre Aléria et Porto-Vecchio. Arrosée par la Solenzara, elle constitue sur la côte orientale l’extrémité nord du territoire de la Corse-du-Sud. Elle est géographiquement tournée vers la plaine orientale dont elle constitue l’extrémité méridionale du Fium’Orbu. Sa population est historiquement liée aux entités voisines, mais elle garde des liens importants avec les montagnes du Sud, souvenirs des transhumances qui ont rythmé les saisons durant des millénaires. La rivière A Sulinzara est la limite entre les deux départements de Corse.
L’histoire de ce territoire est tourmentée et a subi de grands bouleversements. Dans la chronique de Giovanni della Grossa, il est fait mention d’un dénommé Trufetta de Ganelon de Mayence, seigneur de Coasina, qui aurait créé la seigneurie de Sulenzara à «Carcasalto». Au XVIII<sup>e</sup> siècle, sur le plan Terrier, ne figurent que trois maisons au hameau de San Quilicu, où se trouve l’église paroissiale de ce nom. Plus au sud, le hameau de A Penna, ne comporte lui que deux maisons, il y est fait mention d’une chapelle San Petru, ruinée, en bordure d’un chemin. Autour, plusieurs cabanes sont reportées constituant sans doute des habitats pastoraux.
Le 10 mars 1943 le sous-marin Casabianca récupère sur la commune, exactement à l’anse de Favone, deux agents de la mission secrète Pearl Harbour, Toussaint Griffi et Laurent Preziosi. Ils ont rayonné sur toute l’île depuis leur arrivée le pour coordonner les réseaux de résistance et obtenir leurs accords en vue d’un débarquement rapide des troupes françaises. Repérés et activement recherchés par l’OVRA, leur présence en Corse devenait dangereuse pour les réseaux. La décision fut prise par les services spéciaux de la Défense Nationale établis à Alger, par échange radio avec Pierre Griffi, de leur ordonner de retourner à Alger.
Partis d’Ajaccio le 7 mars après une dernière réunion le 4 mars chez les Stefanaggi, ils séjournèrent dans un hôtel de Sari-Solenzara, l’actuel Hôtel Maquis et Mer, dans l’attente du sous-marin. Ils embarquèrent le 10 mars avec cinq sous mariniers qui n’avaient pu regagner le Casabianca lors de son précédent passage à cause d’une tempête. Ils furent escortés notamment jusqu’au rivage, la nuit tombée, par Jean Nicoli, André Giusti, François Carli et Pierre Griffi qui restera pour terminer sa mission de radio.